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Quelques propos sur le bonheur


POURQUOI LE » BONHEUR » A-T-IL SI BONNE PRESSE ?

 

Un point sémantique s’impose. Il semble qu’il y ait aujourd’hui confusion dans les représentations entre bonheur, plaisir, hédonisme,  joie, bien-être, satisfaction, jouissance, sérénité, harmonie etc. Très schématiquement, je distinguerais trois grandes familles :

–       Celle qui relève de l’homéostasie – bien-être, harmonie, zen, sérénité comme état (l)étal, absence de tension, régulation des stimulations.

–       Du désir, d’un inassouvi, d’une réflexivité positive, et, au sens plus spirituel du terme, de la « joie », conjugué à la « quête ». Une dynamique plus qu’un état, pas toujours synonyme de plaisir immédiat, car il se conquiert et se décide. La posture « morale » de l’hédonisme comme choix de vie peut s’associer à ce registre

–       Et enfin, d’un état de comblement, d’une jouissance. comme recherche quasi biologique de plaisir.

Les registres émotionnels, affectifs, émotionnels et cognitifs, voire spirituels, s’étayent dans ce paradoxe » tension /dé-tension ».

 

Le terme en soi de « bonheur » prend sa source étymologique dans « l’accroitre » et dans « l’augure », à la fois dans le grandissement et dans la destinée soumise aux Dieux. Être heureux relèverait donc de son propre arbitre et de sa bonne étoile. Dans le « bonheur » que nous présentent aujourd’hui les logiques de discours de la consommation et de la publicité, il suffirait de choisir/posséder des produits pour être heureux (soi-disant libre-arbitre), mais ce bonheur serait soumis  aux marques qui aujourd’hui s’empressent de jouer toute une gamme de séduction sensori-affective pour redorer leurs liens et retrouver la confiance. Elles doivent résoudre la difficile équation entre un « bonheur » à conquérir qui sollicite le registre du désir, et la satisfaction immédiate et comblante de ses objets. Mais ceux-ci, devenus si nombreux et tentateurs, ont fini par sur-exposer le désir et le dissoudre, de même que le concept de « bonheur », sur-utilisé, se dissout dans ses effets par sa marchandisation et sa banalisation. Des stratégies se sont mises en place pour capter les nouveaux critères du bonheur, conjuguées à une  meilleure connaissance du fonctionnement cérébral et des émotions.

La vogue « zen », bulle homéostasique, plongeant les corps et les cerveaux dans un état de flottement et d’apaisement, aidée par les apports de la culture asiatique, a fait naître une image de bien-être en lutte contre le stress et ses effets délétères. Se couper du monde pour gagner un instant de d’harmonie. Cette recherche de sérénité, minutée à la consommation d’un produit gourmand, d’un spa ou d’une méditation, raconte l’histoire d’un monde extérieur difficile, imprévisible, violent, trop complexe, anxiogène., dont il faudrait se protéger, dans un combat (jamais gagné) d’appropriation de sens.

 

Peut-on aussi courir le risque du bonheur, qui serait celui d’une plus grande conscience, d’un plus grand pouvoir, d’un acte délibéré, d’un  »vouloir » être heureux ? L’idéologie d’un bien-être pourrait nous assoupir,alors que le monde gronde… Le principe de précaution et l’hyper hygiénisme qui visent à nous faire mourir en bonne santé et le plus tard possible nous fait exister par défaut. Défaut d’audace, de désir, d’angoisse créatrice. Un monde vécu « à petit feu », alimenté par l’espace tranquillisant d’un foyer familial, quel qu’il soit, promu au rang du plus grand pourvoyeur de « bonheur ». Le plaisir d’aujourd’hui doit être maîtrisé… Qui oserait parler de laisser aller, d’excès, de débordement, de chairs amollies par la paresse et la luxure …  Le plaisir se gère comme un capital, un équilibre entre dépense (énergie, argent, émotion) et gain (bien-être, harmonie, optimisation de soi ).

le paradoxe est bien là Car il y a injonction dans les discours actuels sur le « bonheur », étayée sur la marchandisation des corps et des esprits auxquels ils s’adressent. Il y a obligation d’être heureux, alors que les gens n’en ont parfois ni les moyens ni le désir. On nous assène des « Soyez vous-mêmes, soyez relax, soyez bien dans votre peau », sous forme de petits bonheurs jetables. Ce « devoir de bonheur » parle aux gens, car il prend appui sur leur souci de soi, conséquence de leur impuissance à agir dans le monde, à supporter le stress et leur sentiment de vulnérabilité.

Mais il peut conduire à l’effet inverse escompté, au stress de ne pas parvenir à être heureux, à l’impossibilité de cette « performance de bonheur», qui se montre de façon quasi obscène (toutes dents – blanchies – dehors) et réduite à la seule jouissance de l’instant (extase de la dévoreuse de dessert lacté ou de cônes glacés …). Heureusement, ces images se heurtent  aux limites de la crédibilité et freine le processus identificatoire. La performance est à l’oeuvre, pour preuve, la vogue des « coaches » qui envahissent le professionnel et l’intime, et au service du bonheur domestique, pour preuve les « spécialistes » qui proposent des offres « chez soi » (coiffeurs, cuisiniers, masseurs, animateurs…).

 

Les images du bonheur, telles qu’elles sont représentées dans le marketing et la communication, sont celles d’un « toujours plus », basé sur une logique de marchés qui doit apaiser tous les désirs et clore les parenthèses pour exister. Gageons que « l’humain » dans le consommateur s’y ébroue pour les rompre, et perpétuer sa recherche, toute personnelle, de bonheur.

Gaspillage alimentaire (bulletin de l’Ilec décembre 2013)


bulletin 440 dec 2013

Réflexion sur la pensée positive


 

SUITE A L’EMISSION DE VIKTOR FRANCKEL (LOGOTHERAPIE) DU 16/02014 FRANCE CULTURE

 

On ne trouve pas le sens de « la » vie, mais à ses actions selon la manière dont on se situe face à elles

Ils s‘agit là d’une posture « positive », réflexive, active, et génératrice de (son) futur.

 

Ce qu’on appellerait psychologie « positive », serait de s’occuper moins de son passé que de son avenir = de sa capacité à trouver du sens, donc une direction, un projet à sa vie.

 

L’idéologie actuelle du « bonheur », « bien-être », pensée positive etc., s’appuie sur le « comment » plutôt que le pourquoi, dans une dimension pragmatique, corroborée dans ses bienfaits par la recherche des neurosciences, qui constate que les aspects positifs (bonheur etc.) influent sur le fonctionnement neurologique du cerveau… d’un « certain cerveau » : le dépassement des réactions instinctives (reptilien ) et émotionnelles binaires (limbique), par l’activation de la zone préfrontale. Plus simplement, par la capacité qu’a cette dernière à maîtriser, nuancer, relativiser, réfléchir, et aussi créer et intégrer l’ensemble du système.

 

Le bonheur devient aujourd’hui une « science », je rajouterai une philosophie de nos vies, de la vie, à enseigner dès le plus jeune âge !

La « pensée positive », loin d’être un optimisme béat, serait un véritable acte créateur, dans l’ici et maintenant du sens qu’on trouve, chacun, face aux situations auxquelles nous sommes confrontés.

 

La « santé », loin d’être réduite à la « forme », « l’énergie », le « bien-être », valeurs à la fois marchandes, statutaires et fonctionnelles, puiserait aussi dans celles du sens, et d’un « travail » (d’une œuvre ») à faire par soi, sur soi et dans ses liens environnementaux.